L’histoire du domaine
Le Kestellic
Une histoire de voyageurs et de botanistes
L’histoire du domaine de Kestellic débute en 1880 quand Aristide Talibard de retour de Constantinople, jette l’ancre de son trois mats, au pieds des pentes du Jaudy. Le navire de cet aventurier commerçant, qui a fait fortune auprès du Sultan de Constantinople, est mis en quarantaine à une encablure de la ville de Tréguier.
L’histoire raconte, qu’immobilisé en face de ce relief extraordinaire, il tombe amoureux du lieu et décide de s’y arrêter définitivement. Dès son installation, il bâtit son jardin à flanc de falaise en taillant dans la roche des chemins sinueux, des terrasses, des bassins suspendus.
Ainsi, à la manière des tableaux romantiques du XIX siècle, la topographie verticale du domaine, ses cours d’eau, ses vallons et ses bois personnifient de façon merveilleuse la beauté tumultueuse de la nature.
En 1901, à la demande du fils d’Aristide Talibard, l’architecte Felix Ollivier entreprend la construction du manoir actuel en lieu et place de la petite ferme fortifiée qui dominait alors le Jaudy. Seuls les communs de l’époque seront conservés.
Après la grande guerre, les propriétaires vont se succéder, chacun laissant une trace de son passage comme le calvaire que fit construire M. de Chambine ou encore la décoration de style Art Nouveau de Pierre Foucret, le célèbre propriétaire du Moulin Rouge.
En 1967, l’agronome Yann de Kerouartz s’emploie à redessiner sur le domaine du Kestellic un jardin où se mêlent les plantes indigènes aux plantes exotiques. Il associe aux 400 espèces déjà introduites par la famille Talibard, 1500 nouvelles essences qu’il rapporte de ses voyages. En 1992, couronnant près de 30 années de passion, il fait classer le jardin comme « remarquable » et l’enregistre à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Le temps de la nature n'est pas celui de l'homme
Depuis 2020, Guirec Maréchal poursuit l’œuvre botanique de ses prédécesseurs et ravive l’esprit romantique du jardin d’origine. La nouvelle page qui s’écrit au Kestellic (petit château en breton) puise ainsi sa source dans les pays qu’il a visités au fil de son parcours, notamment ceux où les jardins se mêlent en parfaite harmonie avec la nature libre environnante. Dans cet esprit, une partie du domaine se redessine pour laisser apparaître un jardin à la recherche de l’équilibre esthétique alliant la nature brute et celle domestiquée. L’enjeu est désormais de travailler sur la notion de paysage dans sa globalité, en intégrant harmonieusement dans les perspectives champêtres du domaine, les lignes du jardin.